Mais qu'est-ce que tu fabriques ?

« La vraie question est celle-ci : peut-on aujourd'hui envisager une notion de citoyenneté qui aille au-delà du repli identitaire ? Et, par extension, des pratiques artistiques qui ne s'originent pas dans l'identité de leur auteur, mais qui partiraient, à l'inverse, de l'état globalisé de la culture pour se diriger vers une identité ? » écrit Nicolas Bourriaud dans Art Press. J’ai trouvé le point d’ancrage de ma démarche dans cette phrase, extraite d’une analyse sur la globalisation de l’art contemporain.

A partir de ce singularisme qu’est nos existences, nous tentons de distordre la question identitaire jusqu’à la parodie. War, 1984 et certains Black Bottoms en sont des exemples. La révolution numérique n’est pas étrangère à ces mutations, et nous l’exprimons à travers nos œuvres, notamment dans Les Coqs (qui traite de la façon dont le cybersexe a changé nos sexualités).

Les Black Bottoms et War traitent aussi du conditionnement culturel de l’individu, en le poussant à son paroxysme, à travers les différents archétypes de la (sous) culture gay. L'incarnation est au centre du travail. Nous appliquons à la lettre le "Je est un autre" de Rimbaud. Nous sommes tour à tour, des redskins, des artistes de la Renaissance, Francis Bacon. Nous renvoyions le spectateur à la façon dont il se définit : à cette question ubuesque : qui suis-je ?

Travailler, et vivre, à deux, est déjà une distorsion identitaire.

Somme toute, la question homosexuelle, sexuelle, communautariste, restent en second plan. Les rapports de force des individus entre eux, sociaux et politiques sont des vecteurs de choix dans nôtre travail. Le couple en est un outil. Ce qu’on appelle « l’art gay » se résume au nu masculin. On est d’ailleurs plus proche de la photo de mode. On en vient à se demander si «l’art gay » existe, et nous souhaitons que nôtre travail soit l’affirmation du contraire : au delà des identités, nous sommes des individus. Nôtre couple n’est pas singulier parce-que nous sommes deux hommes, mais parce-que nous sommes deux individus. C’est ce que tente de montrer les White Bottoms.

Le corps est aussi un outil d’expression de l’identité de l’individu, cela depuis le début de l’art contemporain. J’ai réinterprété l’œuvre de Duchamp pour cette raison. Dans Etant donnés 1°La chute d’eau 2° La 3D, voici un homme tronqué, limité à sa propre matérialité (matérialité transcendée par l’illusion). C'est également cette direction que prend le travail, Imputrescible, CarnationK7 ainsi que Désexcarnation sont des expressions de la vulnérabilité du corps face à la mort et à sa propre représentation.

Se revendiquer comme individu en tentant d’exploser la question identitaire, c’est tenter de franchir le pas entre le singulier et l’universel. C’est l’ambition première de nôtre travail.


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mardi 30 juillet 2013

The end is the beginning is the end - sculpture sonore - 2013



Bâche plastique sur caisson bois, système audio diffusant la gnossienne N°1 de Satie en sourdine Tour placée au nord : 216X26X26 / Tour placée au sud : 171X26X26 (maquette au 1/250 de l'ancien WTC)

dimanche 16 décembre 2012

Arno & Pino - Photographie sur papier - 80X60 - 2012




Arno et Pino sont deux petits cochons qui aiment collectionner du caca. Faire du caca n’est pas leur métier alors ils demandent à d’autres d’en faire, puis ils le mettent dans de gros musées pour que d’autres petits cochons achètent très cher le caca. Peu importe qui fait le caca, pourvu qu’il soit bien fait, aussi bien coulé qu’un bronze de Rodin.


Arno and Pino are two little pigs who like collect some pooh. Do pooh isn’t their jobs so they ask to other else people to do that, then they put in big museums where some other little pigs can buy the pooh very expensive. It doesn’t matter who do the pooh, provided it is well done, like a Rodin’s bronze.

dimanche 9 décembre 2012

La disparition - Photographie sur papier - 80X60 - 2012




« Promet-moi que tu mourras avant moi !
-       Non, toi, promet-moi que toi, tu mourras avant moi. »

dimanche 16 septembre 2012

1979 - Photographie sur papier - 180X120 - 2012

"1979" d'après le conte 'La chèvre de Monsieur Seguin" d'Alphonse Daudet

 

Quand il était petit, l’enfant alla avec sa classe, visiter le Moulin de d’Alphonse Daudet en Provence. Le guide leur raconta le conte de « La chèvre de Monsieur Seguin ». L’enfant ressentit un immense sentiment érotique à la narration du conte, il eut aimé être la chèvre pour être dévoré par le loup. Jusqu’à l’âge adulte, l’enfant ne trouva pas de moyen d’assouvir son fantasme d’être la chèvre de Monsieur Seguin. Un jour, il découvrit le dog training.

lundi 27 août 2012

1982 - Photographie sur papier - 180X120 - 2012


 
Romuald se fit opérer de l’appendicite en 1982. Le chirurgien lui pratiqua un toucher rectal. Il vécut une expérience inédite : il vit des papillons bleus.

En 2012, Romuald demanda à Pj de s’incarner en chirurgien, ce qui créa à nouveau des papillons bleus.

mardi 10 juillet 2012

1973 (Bacon in Lyon) - Photographie montée sur chassis - 40X60 - 2012




Lyon est une ville dont le skyline est dessiné par Le Crayon.  Nous avons tenté, à travers Bacon in Lyon, de confronter le graphique, le pictural et le photographique dans une œuvre.

Cette pièce aurait aussi pu s’intituler « Back in Lyon ».

lundi 7 mai 2012

Fox (Fassbinder's Tribute) Photographie sur bâche 150X100 - 2012



"Je crois qu'à la base de l'art il y a cette idée ou ce sentiment très vif d'une certaine honte d'être un homme qui fait que l'art ça consiste à libérer la vie que l'homme a emprisonné. L'homme ne cesse pas d'emprisonner la vie, de tuer la vie. La honte d'être un homme... L'artiste, c'est celui qui libère une vie, une vie puissante, une vie plus que personnelle, ce n'est pas sa vie."
Gilles Deleuze, "R comme Résistance", L'Abécédaire.

vendredi 6 janvier 2012

Velasquez et Caravage clignotent -gif- 2012

 Projet de projection installation in-situ dans la pénombre avec 14 gyrophares

Nous nous incarnons, à travers cette installation, en couple d'artistes, fictionnel et mythique. Les gyrophares sont la représentation d'un chemin de croix, celui du choix de vie de l'artiste. La projection épileptique venant terminer ce chemin de croix agresse le spectateur, imprime sa rétine, l’interroge sur sa perception visuelle.

mercredi 4 janvier 2012

Velasquez+Caravage-Baselitz -Photographie baryté 130X90- 2012

                                




Romuald et Pj décidèrent de s’incarner en Caravage et Vélasquez. Romuald raconta à Pj : « Il était une fois un artiste allemand qui culpabilisa de la guerre et qui peignit de la main gauche. Pour que ça ne se vit pas trop, il retourna les tableaux. Tellement ce fut efficace qu’il put se revendiquer de Caravage et Vélasquez. Ce qui retourna Caravage et Vélasquez à leur tour (Vélasquez pas entièrement). »

Caravage et Vélasquez sont des peintres baroques, en butte avec le pouvoir de leur époque. Baselitz est un peintre à la con.